. La ville de Dellys crie au secours !!!


. Inondations de Dellys

 
                                   La ville de Dellys crie au secours !
Source : Le Courrier d'Algérie
Les dernières pluies diluviennes, qui se sont abattues sur plusieurs régions du pays, sont lourdes de conséquences dans la wilaya de Boumerdès, notamment la région de Dellys qui souffre le martyre dans le silence sans aucune assistance, à quelques détails près.

D’abord, la première conséquence sur la ville de Dellys a été le fait d’avoir été totalement isolée du monde extérieur par le fait de l’affaissement d’un certain nombre de ponts et chaussées, ce qui a rendu la circulation carrément impossible notamment sur la RN 24 qui n’a été rouverte à la circulation qu’en fin d’après -midi.

Une fois arrivés à Dellys, le décor est vite planté : des routes jonchées de boue, une circulation infernale même pour les piétons, des citoyens désabusés voire désemparés, les yeux tirés après une nuit passée à la belle étoile, s’affairaient plutôt mal que bien à déblayer les quantités interminables de boue mêlée à des troncs d’arbres qu’a charriés dans son élan dévastateur la pluie diluvienne de dimanche dernier.

A un moment donné, la ville de Dellys a été carrément coupée en deux, en raison de l’affaissement du terrain entourant un vieux pont qui a selon toute vraisemblance cédé sous le poids des eaux en furie.

De mémoire de Dellyssien, jamais au grand jamais, selon de nombreux témoignages, on a assisté à des scènes aussi bouleversantes comme celles-ci.

" J’ai 57 ans et je n’ai jamais vécu d’aussi terribles moments que ceux-ci ! ", nous déclarera un citoyen dépité, affairé qu’il était à sauver ce qui restait à sauver de ses biens après que sa maison eut été " envahie " par la boue. Certains n’ont pas hésité à qualifier ces inondations de Bab El Oued-bis tant les dommages furent immenses.

Tous les habitants que nous avons apostrophés ont été unanimes à pointer un doigt accusateur sur les constructions illicites érigées sur les cours des ruisselets qui traversent la ville. C’est le cas notamment du quartier de Sidi Medjni où l’on a d’ailleurs déploré la mort d’un citoyen, un mongolien emporté par les eaux.

Un autre habitant du quartier Berzig a dû s’enfuir juste au moment où les eaux déchaînées " frappaient " à sa porte, tout en emportant avec lui sa femme pour aller se réfugier dans les étages supérieurs de sa villa dont le premier étage a été envahi. Son voisin d’à côté a eu droit au même " carnage ", sauf que lui a été plus ou moins " chanceux " car sa voiture garée derrière sa villa est restée " saine et sauve ".

Un autre citoyen du même quartier a vu non seulement la boue envahir sa maison, mais aussi son bétail a été en partie décimé et les corps inertes des bêtes " gisaient " toujours dans la boue au moment de notre arrivée. Plus loin, c’est le siège de la centrale des télécommunications qui a, lui aussi au même titre que les maisons des particuliers, enregistré des dégâts conséquents suite aux intempéries.

En conséquence, toutes les lignes téléphoniques ont été coupées, ou du moins en partie puisque des lignes WLL ont été mises à la disposition des résidences officielles et les sièges des mairies de plusieurs régions environnantes grâce aux renforts venus d’Alger, de Bouira et de Tizi Ouzou.

Selon Boughdadi Abdelmalek directeur régional d’Algérie Télécom, ses services ont mis à disposition des administrations et des services sensibles des lignes WLL (téléphone sans fil) afin de pallier au plus urgent, d’autant plus que cette catastrophe intervient à la veille d’une échéance électorale, en l’occurrence les élections locales prévues pour aujourd’hui.

Notre interlocuteur regrettera au cours de la discussion qui nous a réunis avec lui la perte de trois véhicules des P et T que les eaux ont précipités dans un ravin en contrebas du siège d’AT, en plus du fait que toutes les lignes aussi bien de communication que de commutation ainsi qu’Internet n’étaient pas fonctionnelles, tout en promettant de remédier progressivement à la situation au plus tard mercredi prochain.

Quant à l’estimation des dégâts occasionnés, elle se chiffre à des dizaines de millions. Notons, enfin, que le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Dahou Ouled Kablia devait se rendre sur les lieux en fin d’aprèsmidi d’hier en compagnie du wali de la wilaya de Boumerdès, Ali Bedrici.

Par ailleurs, le bilan officiel que nous avons d’ailleurs communiqué dans notre édition d’hier, fait état d’un mort, deux disparus au moment où un troisième a été retrouvé sain et sauf après que sa voiture, une 307, eut été emportée par les pluies jusqu’à la mer.

Younès Djama


29/12/2007
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